Les troubles digestifs
Les troubles digestifs, qu’en est-il aujourd’hui ?
Une grande majorité de la population souffre actuellement de troubles digestifs ; cela peut se traduire par des lourdeurs après le repas, des difficultés à digérer, des coliques, des brûlures d’estomac, des remontées acides, des ballonnements intestinaux, de la diarrhée, de la constipation ou l’alternance des deux, des douleurs abdominales, des flatulences, pouvant se développer en colopathies, colites ou troubles fonctionnels intestinaux (TFI). On explique l’explosion de ces différents symptômes par de nombreux facteurs comme une alimentation déséquilibrée ou appauvrie, la prise de certains médicaments, le stress, les chocs émotionnels, un excès d’hygiène, problèmes de pollution électromagnétique, atmosphérique, chimique, …, l’alcool, le tabac, etc. Ceux-ci vont agresser notre organisme en amenant un déséquilibre acido-basique qui va perturber la flore intestinale (dysbiose) provoquant une baisse du système immunitaire et laissant ainsi la porte ouverte à de nombreuses maladies. Notre mode de vie actuel amène des personnes de plus en plus jeunes à venir nous consulter car ils développent également des troubles digestifs accompagnés d’intolérances ou d’allergies alimentaires.
Trop souvent les troubles digestifs ne sont pas pris au sérieux et pourtant il serait judicieux de les prendre en compte le plus vite possible afin que ceux-ci ne se transforment pas en troubles plus graves et chroniques. La Dresse Natasha Campbell-McBride*, spécialiste en neurologie et en nutrition, propose d’appeler tous ces troubles digestifs sous le nom de « Syndrome entéro-psychologique » ou « Syndrome GAP ». On trouve différentes maladies qui ce sont développées à partir de ce syndrome comme la schizophrénie, la dépression, les troubles de l’alimentation, les troubles maniaco-dépressifs, bipolaires et les troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Chez les enfants, on peut également déceler différents problèmes : asthme, eczéma, allergies, dyspraxie, dyslexie, troubles du comportement, trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDA/H) et autisme. Mais quel peut donc être le lien entre les problèmes digestifs et toutes ces différentes maladies ? Ce que l’on a pu observer c’est que tous les adultes et enfants atteints de ces maladies souffrent de problèmes digestifs ou du Syndrome GAP.
Que se passe-t-il dans nos intestins?
Pour bien comprendre, revenons à la source et imaginons que notre corps humain est comme notre planète, colonisée par des milliers de minuscules créatures vivantes (cf. le film DVD planète corps http://www.filmsdocumentaires.com/films/3552-planete-corps). Notre système digestif abrite à lui seul de très grandes colonies microbiennes. Les bactéries de l’intestin ont un poids de 1,5 à 2 kilos. Chez une personne en bonne santé, cette flore reste à peu près stable et s’adapte aux changements de l’environnement.
- La flore dominante ou résidante: C’est la flore pionnière, acquise à la naissance, logée dans les cryptes intestinales qui favorise le renouvellement cellulaire et le péristaltisme. Elle est propre à chaque individu et à son milieu de vie. Cette flore est composée de bactéries amies au corps humain et donc essentielle à l’organisme (ex : Bifidobactéries, Bactéroïdetes et Firmicutes). Chez une personne en bonne santé, elle se trouve être la colonie la plus importante (1010).
- La flore sous-dominante ou intermédiaire: Cette flore est liée à l’environnement et à l’alimentation donc en renouvellement constant afin d’assurer protection et tolérance. C’est une flore opportuniste qui peut protéger ou devenir pathogène selon le terrain. Elle se compose de multiples microbes dont le nombre (107) et la combinaison varient beaucoup d’une personne à l’autre. La science en dénombre environ 500 espèces différentes (ex: Lactobacillus (acidophile) : flore de fermentation). Chez un sujet sain, leur nombre, limité, reste sous l’étroit contrôle de la flore dominante. Chacune de ces espèces peut provoquer des problèmes de santé dès le moment où elles échappent à ce contrôle (ex : Streptococcus, Entérobactéries, E. Coli (basophiles) : flore de putréfaction…).
- La flore de passage ou transitoire: C’est une flore étrangère, fluctuante, transitant tous les jours et aussi résiduelle. Lorsque l’intestin est protégé par les bonnes bactéries, les microbes qui composent cette flore passent au travers de notre tube digestif sans causer de troubles. Mais lorsque la flore dominante est altérée et donc moins efficace, ce groupe microbien peut être vecteur de maladies ou générer des moisissures, levures / Candida et E.Coli – Staphylocoques – Streptocoques et Clostridium.
Rôles de la flore intestinale / microbiote
Le rôle principal du microbiote est de créer une barrière protectrice. Celui-ci, particulièrement dense dans le côlon, a une fonction de transformations métaboliques des différents éléments de l’intestin grêle non digérés. Durant ce travail, les bactéries envoient des signaux pour aider à l’exclusion de micro-organismes pathogènes : dialogue important avec notre système immunitaire. Par la présence d’une couche bactérienne bénéfique qui tapisse l’intérieur du tube digestif, nous sommes protégés des ennemis potentiels que représentent les aliments non digérés, les toxines et les parasites venus de l’extérieur.
La paroi intestinale peut être mise à mal si sa protection bactérienne est endommagée. Les bactéries obligent le système immunitaire à réagir de manière appropriée face aux agressions. En produisant des acides organiques, les bactéries bénéfiques réduisent le taux de pH dans la zone de la paroi intestinale et rendent ce milieu très défavorable à la prolifération de mauvais microbes, ceux-ci préférant les milieux alcalins. Sans cette barrière, la paroi intestinale est perméable à toutes les attaques extérieures : virus provenant de l’environnement ou d’une vaccination, champignons ubiquitaire comme le candida albicans, diverses bactéries, parasites, et substances toxiques pouvant nuire à notre système digestif et provoquer une inflammation intestinale chronique. Ainsi, l’équilibre de cet écosystème est un paramètre clef pour notre santé.
Dysbiose intestinale Dans le cas de maladies intestinales inflammatoires, diverses bactéries colonisent cette muqueuse, et peuvent se loger à l’intérieur des cellules de l’intestin. La bande de protection bactérienne devient alors vulnérable aux agressions et permet à des agents pathogènes d’atteindre directement le sanctuaire de la paroi intestinale. Lorsque la flore pathogène prolifère, elle va créer une dysbiose intestinale, c’est-à-dire un déséquilibre de la flore intestinale. Celui-ci va devenir incapable d’absorber et de digérer correctement les aliments, ce qui va entrainer une malabsorption, des carences nutritionnelles et des intolérances alimentaires. Ainsi, en cas de flore intestinale déséquilibrée, les aliments et/ou les compléments alimentaires ne peuvent plus être dégradés ni absorbés. Pour des personnes ayant une flore pathogène, même les fibres alimentaires qui sont en temps normal conseillées, deviennent dangereuses pour le système digestif. Elles sont susceptibles d’aggraver l’inflammation de la paroi intestinale et de provoquer des symptômes tels : ballonnements, flatulences, douleurs abdominales et autres troubles intestinaux. Nous conseillons à ces personnes de s’adresser à un nutritionniste afin de vérifier s’il est nécessaire de suivre un régime spécifique comme par exemple le régime FODMAP, développée par Sue Shepherd. Ce régime supprime au début les fibres, le gluten et les produits laitiers ainsi que tous les aliments riche en sucre (monosaccharides, disaccharides, oligosaccharides : FOS – fructo-oligosaccharides, GOS – galacto-oligosaccharides, polyols fermentiscibles). En cas de flore pathogène, il arrive également que le sucre du lait, que l’on appelle lactose, ne puisse plus être assimilé correctement. Ces personnes vont alors développer une intolérance au lactose. En cas de flore pathogène, l’intestin n’est plus en mesure d’assurer l’absorption des nutriments ni de synthétiser certaines vitamines dont le corps humain a besoin. Il est intéressant de savoir également que la majorité des personnes ayant une flore intestinale défectueuse présentent une anémie car les bactéries pathogènes se nourrissent de fer. Malheureusement, un supplément en fer pris régulièrement va nourrir ces bactéries pathogènes, sans résoudre l’anémie. De plus, un côlon « malade » est aussi un facteur déclenchant de troubles émotionnels : peu de gens, et même de médecins, le savent, mais ce sont les cellules de l’intestin qui produisent 80% de la sérotonine qui se trouve dans notre cops (la sérotonine est l’hormone de la bonne humeur). Selon la Dresse Natasha Campbell, les personnes souffrant du syndrome GAP présentent invariablement des carences alimentaires en minéraux essentiels, vitamines, lipides, acides aminés. Parmi les plus graves, on note des carences en magnésium, zinc, sélénium, cuivre, calcium, manganèse, soufre, phosphore, fer, potassium, sodium, vitamines B1, B2, B3, B6, B12, C, A, D, acide folique, acide pantothénique, oméga 3 – 6 – 9, taurine, acide alpha-cétoglutarique, glutathion. L’influence de la flore intestinale sur le système immunitaire va bien au-delà de l’intestin. Lorsque le système immunitaire est affaibli, les personnes sont alors immunodéprimées et peuvent contracter plus facilement des infections. Ces patients vont donc être exposés à un risque élevé d’interactions médicamenteuses qui vont affaiblir encore plus la flore intestinale, créant un cercle vicieux.
Les différents facteurs endogènes et exogènes susceptibles d’affaiblir la flore intestinale
- Les médicaments : les antibiotiques, les analgésiques ou antalgiques, les corticoïdes ou anti-inflammatoires, les stéroïdes, la pilule contraceptive, les somnifères, les médicaments contre les brûlures d’estomac (les statines, anti-acides…), les neuroleptiques, les cytotoxiques (substances utilisées en chimiothérapie lors de cancer)
- Le stress : un stress physique ou psychologique prolongé peut quant à lui causer des dégâts irréversibles sur la flore indigène.
- Une alimentation déséquilibrée : un trop grand nombre d’aliments sucrés, de glucides transformés ou une alimentation trop riche en fibres issues de céréales favorisent le développement de certaines espèces de champignons telles que le candida et autres bactéries. Un excès de protéines animales (viandes, produits laitiers).
- Le jeûne prolongé, la sous-nutrition ou la suralimentation
- Les maladies infectieuses (typhoïde, choléra, dysenterie, salmonellose…) et certaines infections virales
- Les affections chroniques comme le diabète, les maladies auto-immunes et endocriniennes, l’obésité et les troubles neurologiques
- D’autres facteurs : l’effort physique intense, la vieillesse, l’alcoolisme, la pollution, les facteurs saisonniers, les climats extrêmes et l’exposition à des substances toxiques ou à des rayonnements ionisants (radioactivité) ont un effet négatif sur la flore bénéfique.
Il faut savoir également que la flore intestinale se transmet d’une génération à l’autre. Donc si vos parents avaient déjà une dysbiose intestinale, la flore que vous hériterez ne sera pas en bonne état. Et si vous avez vous-même une dysbiose intestinale, vous pouvez la transmettre à votre enfant. L’utilisation de probiotiques en complément alimentaire est une bonne solution pour lutter contre ces troubles. Mais il faut bien souvent les associer avec des prises de micronutriments en compléments et des nettoyages du côlon. Il faut savoir également que certaines bactéries de la flore opportuniste, lorsqu’elles ne sont plus maîtrisées, traversent la paroi intestinale et s’infiltrent dans la lymphe et dans le sang et atteignent ainsi de nombreux organes. Dont le premier touché est celui du système digestif. Le résultat le plus fréquent d’une dysbiose intestinale est le syndrome du côlon irritable ou SCI. Certaines bactéries opportunistes libérées de la tutelle des bonnes bactéries franchissent la paroi intestinale, la fragilisent et la rendent perméable. C’est alors qu’apparaissent les allergies ou les intolérances alimentaires, mais également des dépressions associées à des symptômes de retrait, de régression intellectuelles et de troubles du comportement et de l’humeur. Donc si vous souffrez de ces symptômes, pensez à vérifier l’état de vote intestin et de votre système digestif. Chez certaines personnes souffrant du syndrome GAP, parmi les bactéries pathogènes, on trouve pratiquement dans tous les cas des levures, la prolifération de levures dans l’intestin produit de l’alcool et un état d’ivresse permanent. L’acétaldéhyde est considéré comme le sous-produit le plus toxique de l’alcool. L’une des conséquences les plus dévastatrices de ce produit chimique est sa capacité à modifier la structure des protéines. Celles-ci modifiées entrainent des réactions auto-immunes, au cours desquelles le système immunitaire se retourne contre l’organisme. Les malades développent également des problèmes d’hypothyroïdie, de dépression, léthargie, fatigue, gain de poids, mauvaise régulation de la température corporelle, déficience immunitaire, etc. Le gluten est une protéine que l’on trouve dans les céréales principalement dans le blé, le seigle, l’avoine et l’orge. La caséine est une protéine présente dans le lait de vache, de chèvre, de brebis, dans le lait de la femme ainsi que dans tous les autres laits et produits laitiers. Dans l’organisme des personnes atteintes du syndrome GAP, ces protéines ne sont pas digérées convenablement et se transforment en substances dont la structure chimique est proche de celle des opiacés, comme la morphine et l’héroïne.
*bibliographie : « La Syndrome entéropsychologique, par la Dresse Natasha Campbell-Mc Bride
Les colopathies fonctionnelles
C’est une affection qui se manifeste par différents symptômes digestifs plus particulièrement par des ballonnements, de la diarrhée ou de la constipation ou des douleurs abdominales, sans que l’intestin ne présente de lésion visible. Il s’agit d’un dysfonctionnement de l’intestin qui semble lié en partie à l’état de son microbiote. Le microbiote intestinal est aussi appelé flore intestinale, c’est un ensemble de micro-organisme (bactéries, protistes, archées) qui se trouvent aussi dans le tube digestif. Cette affection est aussi appelée le syndrome du côlon irritable. Cette affection qui ne présente pas de signes particuliers de causes organiques n’est pas une maladie grave même si elle peut considérablement modifier négativement la qualité de vie.
Il existe trois types de côlon irritable :
• Le type diarrhée
• Le type constipation
• Le type mixte (alternance diarrhée/constipation).
A l’inverse des maladies intestinales plus graves comme la colite ulcéreuse ou la maladie de Crohn, la colopathie ne provoque pas d’inflammation ou de changements des tissus intestinaux, ni augmente le risque de cancer colorectal.
Dans de nombreux cas, on peut contrôler la colopathie par une bonne gestion de l’alimentation, du mode de vie et du stress et par une aide en micronutrition et un nettoyage du côlon (irrigation côlonique).
Mais pour certaines personnes l’état du côlon peut être rempli de matières fécales anciennes et volumineuses qui restent fixées aux parois de l’intestin où elles peuvent fermenter durant plusieurs mois, créant un environnement favorable à la prolifération de parasites, bactéries, champignons et virus. Ce phénomène provoque la libération de substances toxiques dans le sang. Les aliments fraîchement ingérés circulent donc à travers un étroit passage laissé par les matières fécales accumulées. Les selles qui sont expulsées ne sont donc que le trop-plein, mais l’intestin ne se vide pas. D’où l’intérêt de pratiquer de temps en temps des irrigations du côlon.
On observe également que des personnes atteintes de troubles digestifs sont très difficiles en matière d’alimentation.
Nous pouvons conclure qu’une flore intestinale équilibrée joue un rôle essentiel pour la santé et la résistance aux maladies. Tout doit donc être fait pour maintenir cette flore dans un bon état microbiologique : Prise de probiotiques, alimentation saine, bonne hygiène de vie, nettoyage du côlon,…
Veillez à suffisamment mâcher et imprégner vos aliments de salive, car une bonne mastication va permettre que la première partie de la digestion ait lieu dans la bouche sous l’effet de l’amylase de la salive et évite une fermentation intestinale incomplète pouvant provoquer des troubles digestifs.